lundi 24 décembre 2007

L'eau de Zam Zam

Abraham (as) avait laissé Ismaël (as) et sa mère Hajar (ra) dans une vallée désertique, devenue ensuite La Mecque.

Le voyant partir ainsi, elle le suivait et lui dit : "0 Abraham ! où vas-tu et comment nous laisses-tu dans cette vallée qui n’abrite ni être humain ni rien ?" Cela, elle le lui disait plusieurs fois. Et, comme il ne se retournait pas, elle lui interrogeait : "Est-ce que c’est Allah qui t’a ordonné de faire cela ? — Oui, a-t-il répondu. — Alors, dit-elle. II ne nous abandonnera pas."

Après quoi, elle est retournée sur ses pas. Abraham a continué alors son chemin, et est arrivé à un col où ils ne pouvaient le voir, il a fait face à la Maison et a prononcé en ayant les mains levées et a fait des invocations.

La mère d’Ismaël (as) allaitait son enfant et donnait à boire cette eau jusqu’au moment où toute l’eau s’était épuisée. Après quoi, elle avait soif tout autant que son fils. Pour ne pas voir son fils souffrir, elle s’était éloignée, mais arrivée à as-Safâ’, la montagne la plus proche, puis faisait face à la vallée dans l’espoir de voir quelqu’un arriver. Comme elle ne voyait personne, elle descendait d’as-Safâ’. Atteignant la vallée, elle courrait jusqu’à la limite de la vallée. A al-Marwa, elle scrutait [les alentours] dans l’espoir de voir quelqu’un venir mais elle ne voyait personne. Elle a fait cela par sept fois.

Puis, tout d’un coup elle voyait apparaître l’ange Gabriel (as). Celui-ci a remué la terre et l’eau a jailli. Hâjar (ra) se mettait alors à retenir l’eau comme dans un bassin ; et à la prendre avec ses mains pour en remplir l’outre. L’eau jaillissait chaque fois qu’elle en puisait.

Les invocations sortant d’une mère, Hajra (ra), ont créé une source d’eau miraculeuse qui a incité la tribu de Jurham de s’établir à la Mecque. Après la mort d’Ismaël (as), leur nombre a augmenté considérablement, mais en même temps les membres de la tribu ont régressé en spiritualité. Ils étaient complètement déviés de l’enseignement d’Ismaël (as) à tel point que les descendants de celui-ci ont du les chasser de cette localité sacrée. Leur état de débauche était outrageant. Avant de partir la tribu a contre-attaqué en remplissant le puits de zam zam avec tout ce qu’ils pouvaient trouver sur place. Ils ont recouvert le lieu avec de monts de sable. Par conséquent, le puits est resté invisible pendant plus de mille ans. En revanche, la Kaaba est demeurée le centre du pèlerinage pour les descendants d’Ismaël (as) aussi bien que pour ceux venant de loin.

Malgré la disparition du puits, l’hospitalité des gens a voulu qu’il procurât de l’eau à tous les pèlerins. Abdul Monaf (ra), descendant direct d’Ismaël (as), et l’ancêtre du Prophète Muhammad (pssl) avait cette responsabilité honorable. Le privilège de distribuer de l’eau, qu’on appelle 'siqaya' a été transféré de père en fils. Abdul Mutallib (ra), chef de la famille Bunu Hashim et également le grand-père du Prophète (pssl) a reçu cette honorable charge. Le titulaire du titre de distributeur d’eau avait une fonction difficile. Sans les puits de Zam Zam, il fallait transporter de l’eau de très loin. Néanmoins, Abdul Mutallib (ra) accomplissait son devoir avec ferveur puisqu’il croyait fermement en la cause.

Par ailleurs, Abdul Mutallib (ra) connaissait bien l’histoire de la Mecque ancienne. Il savait qu’il existait au temps d’Ismaël (as) un puits dans l’enceinte de la Kaaba. Il a essayé donc de le localiser. Mais celui-ci est demeuré introuvable.

Un soir, alors qu’il dormait dans le Hijr, il a vu en songe que le site du puits de Zam Zam est situé sous l’emplacement de l’autel du sacrifice à peine quinze mètres de la Kaaba. Pour vérifier, il lui fallait déplacer les idoles qui l’entouraient. Cependant aucune tribu ne voulait approuver sa proposition de déplacer les idoles. Ainsi, Abdul Mutallib (ra) est retourné vers Dieu et le pria de l’aider dans sa tâche. Il a pris l’engagement que si Dieu l’aidait à retrouver le puits de Zam Zam et le bénit de dix fils, il sacrifierait l’un d’eux à la Kaaba et signe de remerciement. D’emblée, il a informé les Quraichites de son serment de sacrifier un de ses fils sur l’autel en cas de réussite. Avec cette nouvelle proposition, les tribus ont cessé de s’opposer à son idée d’effectuer une fouille. Toutefois, elles ne l’ont pas aidé dans cette entreprise. Téméraire, il a commencé la fouille avec l’aide de son fils Harith sous les regards ironiques des Quraichites.

Après avoir beaucoup creusé avec persévérance, et par la Grâce de Dieu, le puits a jailli de l’eau cristallisée. C’était une découverte phénoménale en ce sens que l’eau était convoitée comme de l’or. Abdul Mutallib (ra) a reçu les félicitations et les remerciements de toute part. Il est devenu un héros très respecté et était considéré par tous comme un dirigeant en matière d’eau.

Le temps passait et Abdul Mutallib était aussi béni de dix fils avec la volonté divine et tous étaient devenus adultes. Etant un homme de parole, il n’a pas oublié sa promesse à Dieu. Il devait sacrifier un de ses fils. Il fallait en choisir un, et c’était la grande difficulté.

A cette époque de l’ignorance (jahiliya) et lorsque les gens avaient un choix à faire, ils avaient pour habitude de procéder à un tirage au sort. Il a réuni ses dix fils autour de la Kaaba et les mettait au courant de son dilemme. Avec le consentement de tous ses fils, il a fait un tirage au sort. Par trois reprises, le sort est tombé sur Abdallah (ra), le benjamin et celui qui était le plus aimé de tous.

Sans perdre de temps, Abdul Mutallib (ra) a commencé les préparations pour le sacrifice de son fils Abdallah. La nouvelle était propagée très vite dans le quartier et a déclenché une protestation de grande ampleur.

Abdallah était le bien aimé de tous pour ses bonnes manières. Une délégation mecquoise était venue convaincre Abdul Mutallib (ra) à changer d’avis. Mais ce dernier était déterminé dans sa démarche. Il a accepté qu’un groupe de gens aillent consulter la célèbre prêtresse Shia en Syrie pour trouver une solution. Celle-ci, après avoir écouté l’histoire, dit : « Notre coutume ici est de payer dix chameaux en guise de compensation pour un homme assassiné, ainsi Abdul Mutallib doit placer dix chameau d’un côté et Abdallah de l’autre et ensuite tirer au sort. Si le sort est du côté d’Abdallah, il faut y ajouter dix chameaux jusqu’à ce qu’il plaise à Dieu de faire tomber le sort du côté des chameaux ».

En toute hâte, la délégation est retournée à la Mecque pour informer Abdul Mutallib (ra) de la suggestion de la prêtresse Shia. Guidé par la sagesse divine, Abdul Mutallib a obtempéré. A neuf reprises le sort est tombé sur Abdallah et le dixième est tombé du côté des chameaux. Il lui fallait sacrifier cent chameaux pour sauver la vie d’Abdallah et honorer sa promesse à Dieu (après cet évènement là, il était devenu une coutume en Arabie de payer cent chameaux en guise de compensation pour la vie d’un homme).

Très enthousiasmé, il a organisé une grande fête et a invité tous les habitants de la Mecque et de la banlieue afin de sacrifier les cent chameaux. Il a décidé ensuite de trouver une conjointe pour Abdallah (ra). C’est dans le désert de la Mecque, dans une famille de noble lignée que Abdul Mutallib (ra), a marié son fils Abdallah (ra) à la plus pure et la plus chaste des filles, une fille de grande beauté physique et morale, Amina bint Wahab bin Abd al Manaf bin Zouhra bin Kilab bin Moora bin Kaab, al Zahira, la Quraychite.

C’est ainsi qu’à l’âge de vingt ans Abdallah a épousé Amina, la vertueuse et ravissante fille de la tribu Banu Zahra. Il a eu avec elle, Muhammad (pssl), le dernier des prophètes sur terre.

Après un millénaire de disparition, l’apparition du puits de Zam Zam avant même la naissance du Prophète est très significative et annonçait la venue d’un nouveau régime. Aussi doit-on noter que depuis la naissance du Prophète (pssl), l’eau de Zam Zam n’a jamais cessé de jaillir.

Actuellement la consommation moyenne par jour par les pèlerins seulement est de 10,000 mètres cube sans compter les 40 tonnes envoyées quotidiennement à Médine et l’énorme quantité expédiée à l’extérieur.

Les études scientifiques ont démontré que l’eau de Zam Zam est pure comme du cristal et est naturellement potable sans traitement. Elle est conforme aux normes internationales de pureté.

Par un surcroît de prudence, l’eau est traitée sous les rayons ultra violets pour sa stérilisation. Ceci n’affecte ni le goût, ni la couleur, ni la composition et l’eau parvient aux consommateurs sans que rien n’y soit ajouté.

La Zam Zam contient un taux de magnésium, de sodium et de potassium plus élevé que dans une eau de source ordinaire. Par contre, la qualité de fer qu’elle contient est juste inférieure à la maximale recommandée par l’Organisation mondiale de la santé.

Sa conductivité électrique est trois fois supérieure. Enfin, il ne faut pas oublier qu’elle possède beaucoup d’ions qui sont très nutritifs.

Nous pouvons conclure qu’elle est la meilleure eau minérale qui existe sur terre.

Etant situé à peine quinze mètres de la Kaaba dans le Mataf, la maison qui recouvre le puits a dû être transférée au sous-sol afin d’agrandir l’espace du Mataf pour faciliter la tawaaf.

Le plafond de la nouvelle maison du puits adhère au sol du Mataf. Le puits est doté d’une paroi en demi cercle faite de panneaux transparents permettant de le voir. L’emplacement du puits est indiqué sur le sol du Mataf par un cercle en marbre noir. La grande salle du puits est entièrement climatisée et illuminée et est équipée d’unités en marbre avec environ cinq cent robinets chromés. De plus, l’eau est repartie dans toute la Mosquée passant par des réfrigérateurs situés au sous-sol. Le pompage et la réfrigération sont commandés par ordinateurs.

Outre ces réseaux de distribution, il y a en permanence 8000 thermos contenant 50 litres d’eau éparpillés dans toute la Mosquée, tout près des prieurs accompagnés de millions de gobelets. Pendant le pèlerinage, l’eau est aussi distribuée par des camions frigorifiques stationnés dans les lieux de rassemblement des pèlerins.

L’eau de Zam Zam a cette particularité. Pour ceux qui dans leur vie ne peuvent s’approcher du puits de Zam Zam, alors c’est elle qui ira à leur rencontre où ils se trouvent. L’eau est gratuite en soi. Les éventuels acheteurs ne payent que le coût du transport et du contenant.

L’eau de Zam Zam est la preuve que la bénédiction divine, la baraka, est inépuisable.

Il faut souligner que selon un récit traditionnel concernant l’eau de Zam Zam, le Prophète pssl a dit : « L’eau de Zam Zam est efficace pour tous les buts que vous voudrez atteindre » et selon un autre récit, Hazrat Omar (ra), en buvant l’eau de Zam Zam a dit : « Seigneur, je bois l’eau de Zam Zam pour étancher ma soif le jour du jugement dernier ». Selon un autre hadith, le Prophète (pssl) a dit que : « L’eau de Zam Zam est efficace contre la soif et la faim. Elle est aussi efficace si vous la buvez avec l’intention d’avoir la guérison contre une maladie ».

Enfin, lors de l’ascension (miraj), l’ange Gabriel (as) a apporté le Buraaq et un récipient en or du Paradis, mais il n’a pas apporté avec lui l’eau du Paradis. Il a utilisé celle de Zam Zam pour laver le cœur du Prophète (pssl) avant de partir pour la grande aventure.

En buvant l’eau de Zam Zam, le Prophète (pssl) priait Allah en ces termes : « Je te demande la connaissance utile, suffisamment de nourriture et la guérison contre toute maladie ».

Il est à noter qu’il est strictement défendu d’utiliser l’eau de Zam Zam pour les toilettes et celui qui boit cette eau doit se tenir debout et faire face à la Kaaba (comme pour la prière).

La source Zam Zam est un miracle actuel et vivant. Rationnellement, on ne peut pas expliquer son abondance. Il n'y a pas de rivière, de lac ou une autre source proche. Cette eau coule, en tout cas, depuis au moins l'époque du Prophète (pssl), c'est-à-dire depuis plus de quatorze siècles. On peut consulter sur le même sujet l'article intitulé "l'eau de Zam Zam, le miracle permanent".

On peut également consulter:

- Les vertus de l'eau de Zam Zam;

- Zam Zam well;

- Zam Zam: history and significance.

Abdool Cader DOOKHY