La présence du pèlerin n’est indispensable que pour cinq ou six jours, et en cas d’empêchement, il peut même accomplir le hajj en trois jours seulement. Dans ce cas, il arrive avant l’aube du 10ème Zilhajj et repart le 12ème Zilhajj.
1er Shawwal et jusqu’au 8ème Zilhajj : Le hajj peut commencer le 1er Shawwal. Le pèlerin entre en état de sacralisation, fait la tawaaf de l’arrivée et la procession (saï) entre Safa et Marwa. Il dispose d’une période de 67 jours pour compléter ces rites qu’on peut physiquement accomplir en un jour.
8ème Zilhajj : Départ pour Mina.
9ème Zilhajj : Passer la nuit à Mina. Le jour, c’est le départ pour Arafat et le stationnement à Arafat. Après le coucher du soleil, c’est le départ pour Muzdalifa.
10ème Zilhajj : La nuit est passée à Muzdalifa. Stationnement à l’aube à Muzdalifa. Puis, départ pour Mina, avant le lever du soleil. A Mina, jet de 7 cailloux sur la grande stèle de Satan seulement. L’immolation d’une bête, rasage de la tête ou coupe symbolique des cheveux. Départ pour la Mecque pour la tawaaf az-ziyara. Puis, retour à Mina. (Vu l’emploi du temps très chargé du pèlerin en ce jour de 10 Zilhajj, il est exempté de la prière d’Eid ul Adha).
11ème Zilhajj : Nuit passée à Mina. Le jour, lapidation des 3 stèles de Satan.
12ème Zilhajj : Nuit passée à Mina. Le jour, lapidation des 3 stèles de Satan. Retour à la Mecque est optionnel.
13ème Zilhajj : Nuit passée à Mina. Le jour, lapidation des 3 stèles de Satan. Retour définitif à la Mecque. Fin du pèlerinage.
Les types de Hajj
Il existe 3 modes de sacralisation pour accomplir le hajj communément appelés Haj-e-Ifrad, Haj-e-Kiran et Haj-e-Tamatu.
La formule à choisir dépend de la situation personnelle du pèlerin. Tout dépend du temps qu’il dispose, de ses ressources financières, de la distance de sa résidence par rapport à La Mecque. Mais dans le fond, les modalités du hajj ou de l’oumra sont identiques.
Hajj-e-Ifrad. Si le pèlerin habite tout près de La Mecque et dispose peu de temps, généralement, il opte pour la formule Ifrad. Il se sacralise le 8 Zilhajj pour accomplir le Hajj exclusivement sans l’oumra. Il termine le hajj le 12ème ou le 13ème Zilhajj. S’il plaît à Allah, il aura d’autres occasions pour accomplir l’oumra, vu sa proximité de La Mecque. Il porte l’ihram une seule fois pour accomplir le hajj uniquement. Il est à noter qu’il n’est pas obligatoire d’immoler un animal dans son cas, mais c’est une action optionnelle (mustahab). Naturellement, elle comporte des bénédictions mais n’est pas une faute s’il ne le fait pas.
Hajj-e-Kiran. C’est la formule la plus dure, vu la longue durée en état d’ihram. Néanmoins, elle comporte beaucoup de bénédictions. Le pèlerin adopte l’ihram avec l’intention d’accomplir l’oumra et le hajj conjointement, sans la séparation par une désacralisation entre l’oumra et le hajj. Il complète l’oumra, mais reste en état de sacralisation. Il attend le moment précis (le 8 Zilhajj) pour effectuer le hajj et finalement après le hajj il se désacralise. Il est à noter que l’immolation d’un animal est quasi obligatoire (wajib).
Hajj-e-Tamattu. S’il habite dans un pays lointain, il profitera pour faire l’oumra ainsi que le hajj durant ce voyage. C’est une formule avantageuse et facile. D’ailleurs, le Prophète (pssl) a montré sa préférence pour cette formule. Avant le miqaat, il adopte l’ihram, puis il fait l’oumra et se désacralise (tahalloul). Puis, le 8ème Zilhajj, il se sacralise de nouveau à La Mecque même pour accomplir le hajj. Il porte donc l’ihram deux fois (une fois pour l’oumra et une fois pour le hajj). Il convient de souligner que pour le pèlerin de ce type de hajj, l’immolation d’un animal est quasi obligatoire (wajib). Le cas échéant, il peut remplacer le sacrifice par un jeûne de 3 jours avant ou au cours du hajj et par un jeûne de 7 jours dans son pays après son retour. Au total, il doit jeûner 10 jours.
Vu que rester en état de sacralisation pendant une longue période comporte trop de risques d’outrage aux restrictions d’ihram, il est conseillé au futur pèlerin d’adopter la formule de hajj-e-tamattu.
On rappellera à titre informatif qu’après la conquête de La Mecque, le premier hajj fut célébré d’après l’ancienne coutume des polythéistes en l’an 8 de l’Hégire. Pour le deuxième hajj, en l’an 9 de l’Hégire, les polythéistes continuèrent de participer à la célébration du pèlerinage d’après leur coutume. Le Prophète (pssl) envoya Abou Bakr (ra) à La Mecque pour administrer le pèlerinage des musulmans, aidé par Ali (ra) et accompagné de trois cents disciples. Le jour de la fête d’Eid-ul-Adha, Ali (ra) récita la sourate « Le repentir » et proclama : « le polythéiste n’a plus le droit de faire le pèlerinage à partir de cette date ».
Il est désormais interdit à la personne nue de graviter autour de la Kaaba ! Le Prophète (pssl) ne participa pas à ces deux hajj !
Par contre, le Prophète (pssl) fit le troisième hajj en l’an 10 de l’Hégire accompagné de 140,000 personnes. Ce fut le premier hajj purement islamique, ce fut aussi l’unique et le dernier hajj du Prophète (pssl). C’est pourquoi on l’appelle aussi hajj de l’adieu (hajjatul wida)[i]. C’est à cette occasion qu’il prononça le célèbre sermon de l’adieu qui est gravé dans l’histoire, sermon résumant les droits et les devoirs des hommes, chartes universelle. Sans micro ni amplificateur bien entendu, tous les 140 000 disciples entendirent clairement ses paroles. C’était le 9 Zilhajj de la 10ème année de l’Hégire. C’était le jour le plus excellent en ce monde, le jour d’Arafat et de surcroit un vendredi. Et c’était en ce jour que le Prophète (pssl) reçut sa dernière révélation d’Allah : « Aujourd’hui, j’ai rendu votre religion parfaite. J’ai parachevé ma grâce sur vous. J’agréé l’islam comme étant votre religion[ii] ».
Nous mentionnerons également pour mémoire le terme de haj-babal. Lorsque le hajj est devenu obligatoire sur une personne et qu’elle ne l’a pas accompli pour une raison ou pour une autre, puis elle contracte une maladie ou devient invalide ou, avec l’âge, elle est tellement affaiblie qu’elle ne peut plus entreprendre un voyage, dans ces conditions, il lui faudra désigner quelqu’un par procuration pour accomplir le hajj à sa place avant ou après sa mort. C’est ce qu’on appelle communément « haj-babal ». Mais, si avant de mourir, elle retrouve ses capacités physiques, alors il lui faudra accomplir le hajj elle-même. Le hajj déjà fait par procuration sera alors ajouté à ses bienfaits comme un hajj surérogatoire (nafil).
A noter que le mandataire devrait être quelqu’un qui a déjà accomplir son propre hajj et qu’il na pas le droit de réclamer une rémunération pour ce geste à l’exception des frais de transports et de séjour.
D’après une tradition, le Prophète (pssl) a dit : « Dieu fera entrer trois personnes dans le Paradis pour le même pèlerinage, celui qui demande qu’on l’accomplisse pour lui, celui qui le fait, celui qui le finance ».
Pour conclure sur les points analysés, il faut souligner que, strictement parlant, le hajj peut s’accomplir en cinq jours. En pratique, il en faut plus de temps. Dans la perspective islamique, le hajj se compose de trois parties distinctes, à savoir :
1. La partie pré-hajj (la préparation, la formation etc.) ;
2. Le hajj ;
3. La partie post-hajj.
Dès que le croyant chanceux décide d’accomplir le hajj, il lui faudra être très régulier dans ses prières quotidiennes. Il lui faudra se repentir de ses péchés, réparer les torts commis à autrui, rembourser toutes ses dettes s’il est endetté et commencer à étudier les rites du pèlerinage en détail.
Il ne faut pas confondre la forme et le fond des prescriptions religieuses. C’est en vivant jusqu’à sa mort le sens qui s’attache à ces rites qu’on s’acquitte de cette obligation glorieuse.
C’est aussi vrai qu’après le hajj, avant le départ de La Mecque, les pèlerins reçoivent en bonne et due forme un « droit d’entrée » au Paradis du Miséricordieux, mais il faut savoir que ce droit d’entrée comporte aussi une date d’expiration non-définie dépendant du comportement du pèlerin durant la période post-hajj. De ce fait, on peut soutenir que la période post-hajj est très cruciale pour le hajji.