jeudi 16 décembre 2004

La Kaaba, son histoire

La Kaba (Maison Honorée) est symboliquement le centre et le cœur du monde terrestre. Elle se trouve géographiquement au milieu des cinq continents et est perpendiculaire à la Maison Illuminée (Baïtul Mamur), la Maison du septième ciel. Elle est donc bien évidemment le siège de l’autorité spirituelle. La Maison de Dieu est celle qui est la plus honorée du monde. Aucun lieu sur terre ne commande autant de respect. La Maison Honorée est respectée par les humains, les djinns, les anges et les animaux. Elle est couverte d’une toile de soie noire (Kiswa) qui contient des motifs coranique brodés en or pur. C’est une couverture très couteuse et est renouvelée tous les ans.

Elle est le seul lieu au monde qui n’est jamais déserté car jour et nuit une foule de personnes très compacte tourne autour d’elle, et tourneront certes sans arrêt jusqu’au jugement dernier.

L’histoire de la Maison Honorée date d’avant celle de l’humanité et probablement précède l’ère géologique. La Maison Honorée fut construite pour être le centre du pèlerinage des anges. Elle fut créée par le verbe divin (Sois et c’est) depuis des temps immémoriaux bien avant l’avènement de l’homme sur terre. Ibn Abbas rapporte que : « Allah fit connaître à Adam (as) l’existence de la Maison Honorée avant qu’il n’y eût été descendu ».

La Kaba Adamique

Quand Adam as partit pour le pèlerinage à la Mecque, il était très nostalgique et larmoyant car il fut descendu sur terre. Pour le consoler, Dieu lui envoya une construction du paradis qui contenait des lampes faites d’une lumière céleste. Elle était circulaire avec une coupole (Qubba) et quatre colonnes en pierre précieuse taillées magistralement d’une seule pierre. Elle contenait quatre portes, une pour chacun des prophètes suivants : Adam as, Abraham as, Ismaël as et Muhammad (pssl). Ces derniers devinrent ultérieurement ceux qui avaient participé aux réformes du culte lié à la Maison Honorée.

En faisant descendre Adam as sur terre, Dieu lui avait dit, d’après un récit rapporté par Addallah Ibn Amru : « Avec toi, je vais faire descendre un temple (Bayt) autour duquel on circulera comme on le fait autour de mon trône et auprès duquel on fera des actions de grâce ».

A ce moment là, Dieu avait convoqué toute la postérité d’Adam as et leur avait demande : « Ne suis-je pas votre Seigneur ? Elle avait répondu : Certainement et nous en sommes témoins[i] ».

Ce témoignage fut divinement enregistré sur pierre précieuse très blanche. Plus tard, cette pierre fut connue sous le nom de la « pierre noire » (Hajar-Aswad) puisqu’elle devint noire par les attouchements des polythéistes.

Après sa descente sur terre, cette pierre fut encastrée dans la première Maison de Dieu. Elle était tellement brillante que ses rayons illuminèrent la Mecque toute entière, sa banlieue et d’autres régions plus lointaines moins brillamment. L’espace illuminé intensément s’appelle « espace très sacrée » (Haram Sharif) et l’espace qui a été illuminé moins brillamment s’appelle « espace sacrée » (Hil) et l’extérieur de ces deux espaces a pour nom les « Miquats ».

C’est une limite que les non-croyants ne doivent pas franchir sous peine de sanction. Les croyants ne sont autorisés à y pénétrer qu’avec l’habit de pèlerin (Ihram) et en état de sacralisation totale. Il est surveillé avec grande vigilance par un groupe d’anges qui forme un cercle face à la Maison. Ils se tiennent debout à la limite du territoire sacré, et ce en permanence. Ce poste angélique de surveillance a rendu le territoire sacré inviolable. Les croyants ont pu tourner autour de la Maison Honorée Adamique jusqu’au déluge du temps de Noé as.

La Kaba Abrahamique

Après le déluge, l’homme devenait un peu plus adulte et Abraham (as) prouva sa maturité. Dieu lui avait demandé d’inaugurer un nouveau cycle humain en lui confiant la construction de la Maison Honorée sur le même site de l’ancien Temple Adamique d’après un plan établi par l’ange Gabriel (as) avec le concours du fils d’Abraham (as) qui agissait comme géomètre. L’édifice prit la forme d’un rectangle arrondi sur le côté nord-ouest en maintenant la forme circulaire de la Kaba Adamique et en contenant seulement deux portes[ii].

Lorsque la construction arriva à un stade avancé, le mont Adu Qubais qui entoura le chantier demanda à Dieu : « Seigneur autorise-moi à remettre le dépôt à ton ami très proche (Khaliullah) ».

L’autorisation fut accordée. Le mont dit alors à Abraham (as) : « Je renferme un dépôt qui t’est destiné. C’est une pierre que ton ancêtre Noé as m’a confiée au moment du déluge ».

L’ange Gabriel (as) se chargea de la livraison. Abraham (as) en personne l’encastra sur le côté est de l’édifice. Cette pierre noire déposée à la Maison Honorée est le signe du pacte divin.

La pierre noire a pour fonction d’être témoin de ceux qui ont tourné autour de la Maison Honorée. D’après une tradition, le prophète Muhammad (pssl) a dit : « En vérité, la pierre noire est une des hyacinthes du paradis. Elle se ressuscitera le jour du jugement. Elle a deux yeux et une langue. Elle parlera et témoignera en faveur de tous ceux qui l’ont touchée réellement. »

La Kaba préislamique

Peu après le départ d’Abraham (as) de ce monde, l’homme de nouveau trébucha dans sa marche vers l’Eternel. Certes, l’homme est convaincu que l’essence de sa vie est de s’approcher de Dieu, mais il est dans sa nature très faible et est vulnérable à l’influence diabolique de Satan. Ainsi, il s’éloigna de Dieu et revint à la case de départ. Il oublia le principe fondamental de l’unicité de Dieu enseigné par Abraham (as). Il devint polythéiste et idolâtre. Il adora 360 idoles au premier plan desquelles se trouvaient Hubal, Lat et Uzza. Cependant, les idôlatres n’avaient pas complètement oublié le nom de Dieu unique (Ilah). Ils avaient aussi préservé la tradition d’accomplir les tournées rituelles (tawaaf) mais ils les effectuèrent désormais d’une façon malsaine et démoniaque. La Kaba était transformée en camp de naturistes. En effet, les idolâtres considéraient qu’ils devaient accomplir le rite sacré tout nus car, selon leur raisonnement, l’homme est né nu et il doit donc se présenter devant les divinités dans une condition semblable.

Dans ces circonstances, les tournées rituelles (tawaaf) avaient pris une allure de fête accompagnée de réjouissances. Une foule immense était toujours présente à la Kaba. Certains faisaient les tournées rituelles, d’autres entreprenaient des activités commerciales. Des foires furent organisées. On y vendait un peu de tout, notamment les boissons, les épices, les parfums, les divinités et les femmes et celles-ci parfois au rabais. Le vœu de Satan était semble-t-il comblé.

Par ailleurs, deux habitant de Yémen, Asaf Ibn Baghi et Na’ila Bint Dik furent maudits pas Dieu. Ils étaient partis faire le pèlerinage selon les rites de l’époque. Mais ils étaient tellement emportés par l’ambiance qui régnait autour de la Kaba, les chants, les danses érotiques et les boissons alcooliques qu’ils décidèrent de pénétrer à l’intérieur de la Maison de Dieu pour se retirer de la foule et se retrouver en privé. Profitant de l’intimité, ils se comportèrent comme des conjoints. Leur conduite malsaine attira la colère de Dieu. Le Tout-Puissant les paralysa et les transforma en pierre.

Ils devinrent deux statues de grande qualité. Mais les idolâtres sont tellement pervers qu’ils crurent fermement qu’une manne céleste s’était produite. Ils divinisèrent les deux statues. Ils les placèrent devant la porte de la Kaba mais les transférèrent ensuite aux collines Safa et Marwa. La coutume de l’époque consistât à les toucher pour avoir leur bénédiction ! La décadence de l’homme était totale.

La Kaba Muhammadienne

Peut-on dire que l’œuvre d’Abraham (as) a été anéantie ? La réponse doit être négative. Dieu veille sur la Kaba depuis toujours. Abraham (as) Lui avait invoqué en ces termes : « Notre Seigneur, envoie aussi parmi eux un messager issu d’eux-mêmes qui récite tes signes, qui leur enseigne le livre et la sagesse et qui les purifie. En vérité, Tu est le Fort et le Sage[iii] ».

Cette prière fut exaucée quelques 25000 ans plus tard par Muhammad (pssl) alors qu’il était âgé de 35 ans seulement. Il n’était pas encore formellement inspiré par Dieu. Il inaugura le troisième cycle définitif de l’histoire de la Kaba. Pendant une période de 23 années, il changea le cours de l’histoire de la Kaba post-abrahamique. Tous les idolâtres de l’Arabie devinrent des croyants en un Dieu Unique. Ceux-ci influencèrent l’évolution de la Maison Sacrée de leur façon.

La Kaba était vieille de 25000 ans et ne pouvait résister aux intempéries. Avec la dernière grande inondation ses murs commençaient à s’écrouler. Les Quraychites, les des descendants d’Ismaël (as), voulaient la reconstruire, mais ils étaient réticents puisqu’ils avaient encore en mémoire l’épisode d’Abraha.

Trente cinq ans auparavant en l’an 570, environs deux mois avant la naissance du prophète Muhammad (as), Abraha Ashram, le gouverneur Abyssin du Yémen était venu à la Mecque avec une grande armée d’éléphants pour démolir la Kaba et pour ensuite la reconstruire au Yémen afin de profiter commercialement du pèlerinage, qui était plutôt la plus grande foire de l’époque en cette partie du monde. Aussitôt arrivés dans les faubourgs de la Mecque, ils avaient confisqué tous les chameaux. Les mecquois ne pouvaient résister à une si puissante armée des abyssins. Ils avaient tous évadés la Mecque pour aller se réfugier sur les montagnes avoisinantes, à l’exception d’un de leur chef, Addul Mutallib, qui deviendra le grand-père du prophète Muhammad pssl. Abdul Mutallib alla à la rencontre d’Abraha dans la banlieue de la Mecque. En le voyant, Abraha croyait qu’il était venu implorer sa clémence pour ne pas détruire la Kaba. Tel ne fut pas le cas. Abdul Mutallib était venu seulement pour demander la restitution des chameaux pillés.

Le voyant perplexe, Abdul Mutallib lui dit : « Les chameaux nous appartiennent. Quant à la Kaba, elle a son Maître qui s’en occupera ».

La grande armée d’Abraha avait déjà pénétré l’espace sacré de la Kaba. Elle avait dû faire une escale forcée dans une vallée (Wadi e Muhassar) à Mina puisque les éléphants ne voulaient plus bouger. Puis Dieu, le garant de la Kaba, envoya une armée d’oiseaux qui laissèrent tomber sur eux de petites pierres de Sijjil. Abraha et son armée furent tous anéantis.

« N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l’éléphant ? N’a-t-il pas rendu leur ruse complètement vaine. Et a envoyé sur eux des oiseaux par volées qui lançaient des pierres d’argile. Et il les a rendu semblables à une paille mâchée[iv] ».

Ces pierres contenaient-elles des éléments radioactifs ? Peut-être pas, mais seul Dieu en connaît. En tout cas, elles ont une puissance considérable.

C’est bien pour cette raison que les Quraychites hésitèrent à démolir la Kaba.

Finalement, un de leur chefs, Walid Bin Mughira leur dit : « Notre intention n’est pas comme Abraha. Nous autres, nous voulons seulement reconstruire l’édifice que l’inondation a endommagé ».

Convaincus, ils décidèrent de la reconstruire. Ils organisèrent une collecte d’argent pour financer le projet mais ils n’acceptèrent pas l’argent provenant d’une transaction interdite.

Cette attitude est fort louable et représente bien le changement qui allait s’opérer.

A cette époque, la Kaba était construite de pierres entassées les unes sur les autres sans chaux ou ciment pour les lier. De plus, elle n’avait pas de plafond.

Par coïncidence, un navire romain dirigé par un dénommé Bakum échoua tout près du port de Jedda, à 75 km de la Mecque. Les mecquois envoyèrent le même Walid Bin Mughira à Jedda pour acheter du bois du navire naufragé de Bakum. Walid Bin Mughira acheta les débris du navire et retourna à la Mecque accompagné de Bakum, l’ingénieur romain.

Ils ont pu aussi avoir l’aide d’un égyptien dénommé Hanna qui était un maître charpentier.

L’heure de vérité fut arrivée. Il fallait absolument démolir la Kaba pour la reconstruire. Mais personne ne voulait faire le premier pas. C’est bien encore lui, Walid Bin Mughira, qui avec l’aide de sa hache enleva quelques pierre. Mais comme rien de mal n’advint à Walid, ils étaient certains maintenant que Dieu était satisfait par les actions de Walid. Ils étaient maintenant tous bien disposés à démolir la Kaba et participer à sa reconstruction.

Muhammad pssl, citoyen modèle, participa activement à la construction de la Maison Sacrée. Il transportait de grosses pierres sur sa nuque du mont Abu Qubays. La construction fut rapide.

Cependant, la polémique prit naissance quand il fut question de placer la Pierre Noire. Les différentes tribus se disputaient entre elles. Chaque groupe voulait avoir l’honneur de pouvoir soulever et déplacer la Pierre Noire dans le coin où elle devait y être. La querelle fut sans merci et les dirigeants de chaque tribu étaient sur le point de s’entre-tuer.

Ce désaccord continua pendant quelques jours et aucune solution ne fut trouvée. Finalement Abu Omayya al Makhzumi, un de leur chefs très âgé suggéra : « O mes frères ! Vous voulez plaire à vos dieux, mais en même temps vous voulez vous entre-tuer. La première personne qui entra par la porte d’As-Safa trancherait le litige ».

Tous acceptèrent cette proposition et ils attendirent. La suspense fut très grande. Tout à coup quelqu’un y entra. Tous ensembles crièrent Muhammad Al Amine (pssl), l’homme de confiance. Tous étaient satisfaits et soulagés en le voyant. Informé de la querelle, Muhammad (pssl) satisfit tout le monde à la fois. Il leur demanda d’apporter un grand tissu sur lequel il plaça la Pierre Noire et demanda à un représentant de chaque tribu de tenir un bout de tissu par le bord afin de transporter ladite pierre. Tous ensembles soulevèrent le tissu jusqu’à la hauteur où la pierre devait être déposée. Muhammad (pssl) la prit pour la placer lui-même. Le principe pur d’Abraham as reprit naissance.

Ce geste de Muhammad (pssl) ressemble à celui effectué par Abraham as et ceci est la preuve de la continuité et la synthèse de la mission prophétique.

Un autre évènement est aussi très significatif. Par manque de fond licite, les Quraychites décidèrent de raccourcir la longueur de l’édifice rectangulaire qui devin un carré. Ce modèle avait l’avantage de solidifier et stabiliser le monument et de le rapprocher dans la forme de la Baïtul Mamur, la Maison fréquentée au septième ciel et qui est carrée. Toutefois, les Quraychites laissèrent vide l’espace non utilisé. Ils y construisirent un mur circulaire qui indique encore aujourd’hui le lieu de la Kaba Abrahamique. Cet espace s’appelle Hijr et le mur circulaire s’appelle Hatim.

Ils ajoutèrent un toit supplémentaire à la Kaba mais supprimèrent la porte située sur le côté nord-ouest.

La porte sur le côté sud fut élevée de deux mètres du sol. L’entrée à la Kaba nécessite l’utilisation d’une échelle. Mais, selon le Prophète Muhammad (pssl ): « Le Hijr forme partie de la Kaba ».

Après la conquête de la Mecque en l’an 8 de l’Hégire, Muhammad (pssl) n’altéra pas l’édifice de la Kaba. Il détruisit par contre toutes les idoles qui s’y trouvaient à l’intérieur. La Kaba est préservée de toute souillure.

La Kaba aujourd’hui

Il n’est aucun doute que la Kaba est l’édifice le plus honoré de la planète et les musulmans n’arrêteront de demander à Dieu d’accroître son honneur. Chaque année plus de dix millions de pèlerins, en la voyant pour la première fois prononcent la formule suivante : « Seigneur accroît à l’honneur de ce Temple sa considération, sa vénération. Qu’ils reçoivent un surplus de majesté et de grandeur de la part de tous ceux qui accomplissent le grand ou le petit pèlerinage (Hajj ou Oumra)".

Ceci est la raison pour laquelle la Kaba est dotée de la porte la plus couteuse du monde. Cette porte contient 280 kilogrammes d’or pur à 99% et vaut une fortune. Elle contient de la calligraphie des versets coraniques. En réalité, la porte de la Kaba est composée de deux portes ; une donnant vers l’intérieur et l’autre vers l’extérieur. Elle est à 2,25 mètre au dessus du sol.

La Kaba est couverte en permanence d’une étoffe en soie noire d’une superficie de 650 mètres carrés. Ce tissu contient des motifs de versets coraniques brodés également en or pur. Une industrie spéciale existe pour sa fabrication. Cette usine se situe sur l’ancienne autoroute de Jedda à la Mecque. Elle emploi environ 250 ouvriers qualifiés. Chacun est spécialisé dans une discipline : le tissage, la broderie, la calligraphie etc. L’usine fonctionne de permanence afin qu’elle puisse produire annuellement une nouvelle couverture (Kiswa).

L’édifice de la Kaba n’est pas exactement cubique. Il est plutôt quadrangulaire car il est de treize mètres de long, douze mètres de large et quinze mètres de haut. Ce ne sont pas les murs de la Kaba qui sont orientés vers les points cardinaux mais bien plutôt ses quatre angles (Arkan).

L’intérieur de la Kaba ressemble à une chambre vide avec une copie géante du Coran exposée sur un support. Le mur est revêtu en marbre.

La Kaba se trouve au milieu de la Mosquée Sacrée (Masjid al Haram). Cette mosquée se situe dans un espace qui s’appelle Bakka.

En l’an 683 de l’ère chrétienne, Abdullah Ibn Az Zubair rebella contre le calife Yazeed qui transforma la Kaba comme au temps d’Abraham (as). En 693, Al Hajjaj Ibn Youssouf conquit la Mecque et tua Abdullah Ibn Az Zubair. Avec l’accord du calife de l’époque, Abdul Malik, il démolit la Kaba et la reconstruisit d’après le modèle des Quraychites, le modèle bâti par le prophète Muhammad (pssl). En l’an 1630, le mur nord-ouest de la Kaba fut endommagé par une grande inondation. Le Sultan Muraad ordonna sa démolition et la fit reconstruire conformément au modèle des Quraychites et en utilisant les pierres d’origine. Depuis personne n’a changé son modèle de façon drastique. Seulement des rénovations mineures ont eu lieu. C’est cette Kaba qui existe aujourd’hui.

La Kaba dispose de plusieurs noms tels Baitullah (Maison de Dieu), Baitul Haram (Maison Honorée), Baitul Atiq (Maison Antique), Al Akdas (le Saint des Saints), Al Muqadassa (la Sacro-sainte) etc.

La Kaba a un statut privilégié car elle est : « certes le premier temple édifié pour les hommes et sert de direction aux mondes[v] ».

« Il y a là des signes manifestes. L’oratoire d’Abraham et quiconque y entre trouve un abri sûr. Dieu prescrit aux hommes un devoir envers lui le pèlerinage à ce Temple. Un devoir pour ceux qui en ont les moyens. Quiconque est infidèle doit savoir que Dieu peut se passer des mondes[vi] ».

Enfin la Kaba comporte un double aspect terrestre et céleste. L’homme où il se trouve, sur mer ou sur terre ou dans l’air doit tourner vers sa direction pour accomplir ses prières quotidiennes.


[i] Le Saint Coran, chapitre 7, verset 172.

[ii] Il y a lieu de noter que le mot de Maison Honorée dérive des alphabètes K et B et qui signifient carré et cube en arabe.

[iii] Le Saint Coran, chapitre 2, verset 129.

[iv] Le Saint Coran, chapitre 105.

[v] Le Saint Coran, chapitre 3, verset 96.

[vi] Le Saint Coran, chapitre 3, verset 97.